Une odeur de gingembre
Retour aux livres et à la lecture aujourd'hui avec cette Lecture commune de "Une odeur de gingembre" d'Oswald Wynd, proposée par Anjélica.
L'histoire commence en 1903, l'année où Mary Mackenzie embarque pour la Chine pour épouser Richard Collinsgsworth, attaché militaire britannique. Outre une vivacité d'esprit et un sens de la répartie qui la condamnent d'emblée, Mary n'hésite pas à se lier avec un officier japonais dont elle tombe enceinte! Rejetée par son mari, elle fuit au Japon dans des conditions périlleuses et souvent dramatiques.
Ce récit, Oswald Wynd s'attache à nous le faire découvrir à travers le journal intime de Mary, en alternance avec les lettres que la jeune femme adresse à sa mère restée au pays ou à sa meilleure amie. Ainsi on s'approprie peu à peu son instinct de survie dans une culture totalement étrangère. On partage sa motivation à s'intégrer par la seule force de son courage et de son intelligence. Et surtout on s'imprègne de cette culture asiatique tellement éloignée de la nôtre dans ses rites, us et coutumes.
Dire que j'ai apprécié ce roman serait peut-être un peu facile. J'en ai aimé le rythme et la cadence. J'ai découvert avec une curiosité grandissante et de nombreuses interpellations cette période de début du 20ème siècle, la condition féminine et la mise au ban publique et définitive à laquelle toute femme de "la bonne société" était susceptible d'être confrontée du jour au lendemain. J'ai désapprouvé fortement cette atmosphère lourde et pesante de la vie militaire. Mais j'ai encouragé la lucidité dont fait preuve Mary à plusieurs reprises. Avec elle, pas d'atermoiements, aucune hypocrisie. Elle ne nous cache rien de ses difficultés, ni de ce qui la trouble ou l'émeut. Peut-être est-ce du sans doute à la façon dont ce roman est écrit entre confidences dans un journal intime et les petites choses plus ancrées dans son quotidien que Mary ne pose pas dans son journal mais confie à sa mère. En tous les cas, "Une odeur de gingembre" reste un roman que j'ai eu plaisir à découvrir grâce à cette Lecture commune, et j'en remercie Anjélica, mais qui ne me laissera pas forcément un souvenir impérissable. Et c'est peut-être dommage...