Pouvez-vous vous présenter en quelques
mots ?
Je suis née à Angoulême en 1952, au cœur de la Charente, ma terre d'élection. Après
une enfance assez solitaire, qui m'a appris la saveur du rêve et donné le goût de lire, j'ai suivi des études ordinaires, puis je me suis mariée et je suis devenue maman. C'est un peu plus tard,
après le décès de ma mère bien-aimée, que j'ai décidé d'écrire un livre et de le lui dédier. Comme elle était fascinée par l'impératrice Sissi et qu'elle m'avait communiqué cette passion, j'ai
rédigé une biographie d’Élisabeth d'Autriche. Ce premier ouvrage m'a encouragée à poursuivre l'aventure littéraire, en mettant à l'honneur des grands personnages de l'histoire comme la reine
Astrid de Belgique, son fils le roi Baudouin, la véritable histoire de la princesse Katherine Dolgorouki et du star Alexandre 2, lady Diana... Mais peu à peu, j'ai tenté ma chance dans le
« polar », avant de me lancer dans les livres dits de « terroir ». C'était un parcours difficile, laborieux, mais je ne regrette rien.
Comment en êtes-vous venue à écrire et à
vous spécialiser dans ce genre littéraire du « roman de terroir » ?
En fait, tout est parti d'un séjour en Corrèze, de la visite d'une superbe abbaye
cirstercienne, Saint-Antoine d'Aubazine... j'avais en tête l'histoire d'une petite orpheline. C'est ma mère qui me l'avait racontée. Cette histoire je l'ai posé là; cette abbaye
abritait jadis un couvent école tenu par des religieuses. Ma petite orpheline grandirait là, et serait plus tard institutrice. La démarche m'a plu, car j'ai interrogé
beaucoup de gens, des « anciens » notamment, j'ai recueilli de la documentation et comme bien souvent, j'ai basé mon récit sur des faits authentiques. L'histoire de
« L'orpheline du bois des loups » a séduit un éditeur québécois, qui m'a demandé une suite. Cela m'a poussée à continuer dans cette voie. Vous évoquez des terroirs lointains, en effet
j'ai eu envie par la suite de voyager au fil des mots, en Alsace, au Québec. Le travail reste le même, des recherches, des rencontres, afin de m'imprégner des différents lieux que je choisis
comme décor.
A propos des « fiancés du Rhin »
pourquoi ce roman et ce sujet en particulier? et cette façon plutôt optimiste d'envisager l'histoire franco allemande à cette période où rien n'était envisageable?
Ce
roman était surtout une jolie manière de rendre hommage à une région qui m'était devenue chère, mon fils ayant pour compagne une ravissante petite Alsacienne qui me parlait fréquemment de son
pays natal. On ne peut pas se pencher sur l'histoire de l'Alsace sans se heurter à la situation pénible des habitants pendant les guerres franco-allemandes. Je voulais aussi démontrer qu'un
véritable amour se moque des frontières, et je pense que bien des couples ont dû souffrir d'être séparés par ces pointillés tracés sur les cartes du monde. Mes fiancés subissent bien des épreuves
avant d'être enfin réunis, si bien que personnellement, je me suis pas estimée très « optimiste » en abordant ce thème. Je vous confierai aussi qu'à mon sens, l'amour doit triompher !
Mais je suis peut-être une grande romantique...