Les Ailes de la Tramontane

Publié le par Martine

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Pau a six ans lorsque son père tue sa belle-mère d’un coup de fusil à la fin des années 1920 et est condamné au bagne. Banal fait divers qui fait la Une des quotidiens régionaux et tombe bientôt dans l’oubli ? Non ! Loin s’en faut !

Il s’agit ici d’un récit passionnant et émouvant que nous conte de son écriture rythmée et enlevée Hélène Legrais pour le compte des éditions Calmann-Lévy.

Flash-back ! Nous sommes en 1922. Camille est l’héritière d’une famille de riches propriétaires vinicoles du pays de Roussillon, la famille Tixador qui vit au rythme des desiderata de Mme Veuve, mère de Camille, stricte et imbue de sa personne. Mariée à un homme plutôt insignifiant et égoîste qui ne manifeste aucun intérêt pour la culture et l’entretien des vignes (qui pourvoient néanmoins plus que suffisamment à son train de vie), c’est à Camille que revient la lourde charge de la gestion du domaine. C’est elle donc qui accueille les ouvriers saisonniers qui viennent de l’Espagne voisine travailler pour les vendanges annuelles. Et c’est elle, Camille encore, qui tombe sous le charme de l’un d’eux et va aller jusqu’à divorcer pour l’épouser lorsqu’elle se découvre enceinte. Un scandale que Mme Veuve ne peut pas supporter et va, au contraire, en faire peser toute la responsabilité sur son nouveau gendre qu’elle méprise et humilie ouvertement. De mesquineries en reproches plus précis, la vie entre Mme Veuve, le jeune couple et le petit Pau se révèle vite intenable. Jusqu’à ce jour où…

Sa grand-mère décédée et enterrée en grandes pompes, sa mère devenue folle internée, le petit garçon est alors placé sous la responsabilité des trois sœurs, célibataires, de sa grand-mère. Seulement toléré, Pau grandit tant bien que mal entre ses heures passées à l’école où il s’ennuie et subit les moqueries incessantes de ses congénères et ses escapades nocturnes qui l’entrainent jusqu’au terrain d’aviation tout proche. Un secteur d’activité en plein développement qui lui permet de « s’évader » en admirant les essais plus ou moins réussis des grands de l’Aéropostale comme Mermoz ou encore Saint-Exupéry sur l’étang qui borde la Salanque.

Avec tact et un don certain pour maintenir notre affection envers ce petit garçon bien malmené par la vie, Hélène Legrais joue sur toutes les cordes de nos émotions et notre intérêt à découvrir, par les yeux de Pau, les balbutiements de l’aéropostale. Outre les injustices flagrantes subies par Camille, son second mari puis par Pau ensuite, c’est aussi tout un monde, celui des vendanges et de ses employés saisonniers, qui se révèle ainsi. Suscitant alors notre curiosité, notre colère et notre attention vis à vis de ce jeune garçon en devenir, Hélène Legrais nous comble par ce récit captivant et d’une grande force.

 

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B
<br /> Merci encore pour ce conseil de lecture Martine et très bon dimanche encore.<br /> <br /> <br /> GROS BISOUS.<br />
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