A propos de l'AFL

Publié le par Martine Galati

J'ai connu l'AFL (Association Française pour la Lecture) il y a maintenant huit ans lorsque j'ai eu le bonheur de retrouver mon institutrice du CE2, Marlène François. Grâce à elle, ma vie professionnelle (et même ma vie tout court) a pris un tour inattendu, auquel je n'aurais pas pensé de prime abord et qui me correspond tout à fait. Comme quoi parfois certaines personnes peuvent nous connaître mieux que nous-mêmes et se révéler d'excellents conseils (et si j'osais, je dirais même d'excellents amis).

Depuis quelques temps hélas! l'AFL rencontre quelques difficultés pour continuer d'exister, d'agir et de défendre ses idées que je partage complètement. Aussi je me dois de vous faire connaître ce courrier adressé par Yvanne Chennouf responsable de l'AFL et transmis par Marlène François. Il vous en dira beaucoup plus que le plus long de mes discours et vous invitera peut-être à aller viisiter le site de l'AFL (voir lien à gauche).

Mais auparavant je vous adresse un grand Merci.

L’Association Française pour la Lecture milite depuis 1979 pour offrir à tous les enfants les mêmes conditions (sociales et scolaires) d’accès à la lecture. Ses actions se déclinent ainsi :

 

-         création de Bibliothèques Centres Documentaires (BCD) dès l’école maternelle pour généraliser l’information sur les livres et favoriser les échanges entre lecteurs.

 

 

-         création du premier logiciel d’entraînement à la lecture pour parfaire la formation en lecture, l’aisance avec tout type de textes (vitesse et compréhension).

 

 

-         création  de centres de classes lecture pour que les apprentissages scolaires puissent être inscrits dans la vie quotidienne et soutenus sur le terrain social, famille et lieux de loisirs.

 

 

-         création des Villes-Lecture pour développer des politiques territoriales afin que chaque enfant, dans sa commune, puisse être intégré dans des réseaux de communication écrite.

 

 

Rarement les pouvoirs publics ont soutenu l’AFL (postes, subventions, diffusion de ses travaux). Grâce au bénévolat de ses militants et à la reconnaissance du terrain, l’AFL a vécu de ses productions : logiciels, livres, formations… créant jusqu’à une douzaine d’emplois.

 

 

Gage de liberté, de précarité aussi, cette indépendance économique est aujourd’hui affaiblie : 

 

-         si les programmes de 2002 faisaient une part belle à la littérature de jeunesse, les dernières instructions ministérielles réinstallent la méthode du « bon vieux temps » où on apprenait à lire à partir de lettres, de sons, de mots et de petites phrases simplettes. 

 

-         si on s’accorde à dénoncer le peu d’efficacité des élèves (jusqu’à la faculté) face à des textes longs et complexes, l’informatique, très efficace pour améliorer les résultats, ne fait toujours pas partie des outils scolaires ordinaires. 

 

-         réduits à des temps forts de rencontres avec les livres dans l’école, les centres de classes de lecture ont renoncé à former ensemble les éducateurs (enseignants ou non)

 

-         enfin, après avoir obtenu un label ministériel, les Villes-Lecture se sont limité à des manifestations culturelles (salons du livre, écrivains en résidence…) incapables d’inscrire la lecture dans les temps forts de la vie citoyenne (professionnels ou non).

 

 

À la rentrée, à grand renfort de média, on expliquera au bon peuple (si prêt à l’entendre) que lire c’est l’affaire de quelques mois : assemblage de lettres, de sons, de mots, de petites phrases simplettes. 

 

Pendant ce temps, l’édition fera paraître plus de 7000 livres pour la jeunesse.

 

Certains enfants, inscrits en bibliothèque, informés par leur famille tireront parti de cet enseignement en utilisant leur culture préalable et en l’élargissant grâce à l’école.  

 

Les autres, absorbés dans l’acquisition de quelques rudiments, suspendront la lecture de livres pour comprendre, quelques mois plus tard, que leur lecture est beaucoup plus compliquée qu’ils ne pensaient (longue, faisant appel à des références multiples, mélangeant les codes dans une recherche artistique de plus en plus raffinée…)

 

 

Avec ses bénéfices, l’AFL menait des recherches autour de deux axes principaux :

 

-         comment, dans et hors l’école, penser les conditions sociales de l’accès à l’écrit ?

 

-         peut-on faire croire à des enfants (et à leurs parents) que lire consiste à retrouver (par un code) la langue de tous alors que l’écriture utilise une autre langue ? 

 

 

Lire semble évident pour une population qui a été alphabétisée depuis plus de 100 ans. Et si cette évidence nous crevait les yeux ? 

 

Publié dans un peu de moi

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
L
Je suis tout à faire d'accord avec toi.pour ma prt, j'adore lire et ceux grâce à mon institutrice du Cp qui m'a fait découvrir les mots, les phrases c'était le livre "Tinou et Nanou", 32 ans après je m'en rappelle encore ! Je me souviens que je me suis inscrite toute seule à la bibliothèque de quartier qui vivait des dons des habitants de  la commune, j'en ai dévoré des bibliothèques roses et vertes (Avec mon héroïne préféré : Alice et ses 2 copines Bess et Marion !) Dès leur plus jeune âge, j'ai trimballé mes loulous à la bibliothèque. Ma fille de 7 ans 1/2 s'est bien lire, elle adre cela. En brocante, elle chine des livres !!! Il est vrai que c'est agréable de passer un bon moment dans un bouquin.Merci pour vos combats pour la lecture ! <br /> Amitiés Littéraires !<br /> La Coccinelle Liseuse
Répondre