Bleu horizon
Parmi les belles lectures que j'ai faites ces derniers jours, ce roman de Valérie Brun "Bleu horizon", paru aux éditions Zonaires, figure en très bonne place. Et le fait qu'il se déroule en partie en Isère, près de Tullins, et donc pas très loin de chez moi, dans des lieux que je connais, ajoute encore au plaisir éprouvé à cette lecture.
Cette histoire se passe en 1917. Après deux ans d'absence, pour cause de Premier Conflit mondial, Jean revient au pays. Blessé, amoindri physiquement et surtout amnésique. Le choc est rude pour sa jeune épouse, Emma, qui doit, dès lors, se réhabituer à vivre auprès de cet homme, "son" homme, tel qu'il est à présent. Mais il est également rude pour Jean qui ne reconnait plus rien de cet univers pourtant familier, dans lequel il doit réapprendre à évoluer, qu'il doit redécouvrir. Jean qui doit surtout à nouveau apprendre à connaitre Emma, sa femme qui attend de lui des sentiments, des gestes, des attentions qu'il n'est pas en mesure de lui donner dans l'immédiat. Comment y parvenir? Comment réussir à vivre quand tout nous est étranger? Quand on n'arrive plus à reconnaître celles et ceux qu'on a côtoyés, aimés, qui nous apprécient, qui nous aiment et dont on ne sait plus rien.
Cet apprentissage, Jean et Emma vont le faire ensemble, avec plus ou moins de facilité, d'envie, de volonté. Sous les mots de Valérie Brun, se fixe un récit intime, sensible, où se mêle l'avant et le présent, la présence des lettres que s'écrivaient Emma et Jean durant l'absence, l'évocation des jours heureux, chéris entre tous et cet espoir fou, insensé, tenace, de les voir revenir, peut-être... ou pas.
Ce très beau roman, Françoise Guérin, écrivain, nouvelliste, romancière, y a consacré une "Page blanche" hier sur son blog Mot compte double. Bien mieux que je ne pourrai le faire en ces pages, je vous invite à aller y lire l'excellente chronique qu'en a rédigée Danielle Akakpo, également romancière et nouvelliste ainsi que la présentation et l'entretien avec l'auteur, Valérie Brun, que Françoise Guérin nous y propose.
Tout y est dit.