La mort à Messine

Publié le par Martine

La mort à Messine

Pour la seconde année consécutive, je me suis donné rendez-vous avec l'Histoire des Beati Paoli, signée Luigi Natoli, et Serge Quadruppani pour la traduction française parue chez Métailié

Cette histoire, ou plutôt cette saga, je l'ai commencée en effet l'an dernier pour ma participation au challenge Le Pavé de l'été organisé par Brize, avec le premier volume de quelques 1030 pages "Le bâtard de Palerme" et je la poursuis cet été avec la deuxième partie "La mort à Messine" qui, elle, ne fait "que" 640 pages! Ce qui est quand même suffisant pour être considéré comme un "pavé" estival par Brize. Attendrai-je l'été prochain pour lire le troisième et dernier opus, "Coriolano"? Rien n'est moins sûr car, à peine refermé ce volume, j'ai déjà très très très envie de connaître la suite et de savoir comment Luigi Natoli va s'en sortir pour continuer à retenir mon attention et à me captiver avec le même brio et le même enthousiasme!

Se déroulant entre Messine, Rome, Naples et Palerme, ce deuxième volume, malgré sa taille, se lit avec un intérêt grandissant au fil des pages, et bien trop vite. C'est que je serais bien restée un peu plus longtemps en compagnie des personnages et dans cette Sicile d'un autre temps, moi! 

J'ai tout aimé encore dans cette deuxième partie. Le plaisir de retrouver des personnages déjà fort appréciés précédemment : Don Blasco de Castiglione, devenu Duc de la Motta, et le troublant Coriolano de la Floresta aux identités multiples, même si tous deux sont devenus à présent d'(honorables?) vieillards. L'intérêt pour ce nouveau personnage, jeune, intrépide, valeureux, courageux Don Cesare de Brancaleone et son histoire d'amour contrariée pour la belle Giovanna, fille du puissant et hautain marquis d'Oxorio. Et tout le reste : les descriptions, les allers retours riches d'explications qui viennent naturellement, qui se glissent dans le récit comme une suite logique pour mieux nous captiver et nous intéresser à l'intrigue, les us et coutumes de cette Italie, non encore unifiée (Garibaldi n'étant pas encore passé par là!), les règles de savoir-vivre complètement désuètes, et la place et le rôle qui est dévolu aux femmes, complètement soumises à la volonté parentale et surtout paternelle, ne pouvant, et de loin, disposer de leur vie à leur guise et selon leur propre volonté, "appartenant" corps et âme à leur père ou époux. Des traditions pas si oubliées que ça d'ailleurs et qui persistent encore dans certaines parties du monde...

Ce roman, c'est une suite de rebondissements, des péripéties, des duels, des déclarations d'amour enflammées, des débordements d'émotion difficilement contenus, des escarmouches, des questions d'honneur portées à leur paroxysme, des ruses, des combats, et surtout des décors à nous couper le souffle, de tendres sentiments qui ne demandent qu'à se révéler et se vivre plutôt que de rester à s'exalter.

Ce roman, c'est celui de la Sicile telle qu'elle était dans ces années 1700 et plus, tout au long de ce 18ème siècle. C'est aussi celui des Beati Paoli, ancêtres lointains de ce qui allait devenir plus tard la Mafia. Ces Beati Paoli unis par un pacte secret, comme dans une secte, avec des lois et des règles, un langage, un engagement qu'ils sont seuls à connaître et qui créent et confortent leur valeur et leur puissance, aux yeux de tous, les puissants comme les plus faibles.

Et puis cette fin... qui me laisse sur ma faim justement et qui attise d'autant mon envie de lire la suite. Dans un an ou ... avant?

Cette lecture est aussi une LC que je fais avec Nicole et Marianne dans le cadre de notre challenge Il Viaggio.

La mort à Messine
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L
oh! oh! il me tente celu là , enfin je commencerai par le premier ! l'année prochaine peut-être
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M
Moi aussi en cours de lecture du pavé de l'été... mais seulement 800 pages ! merci pour ton avis.
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M
Waouhhh! Bravo!!! Que lis-tu?!