A la Belle Marquise

Publié le par Martine

A la Belle Marquise

Si je doutais encore des bienfaits de la bibliothérapie, ce nouveau roman de Gérard Georges "A la Belle Marquise", paru dans la belle collection des Terres de France aux Presses de la Cité, est là pour m'en convaincre. Ce roman, c'est l'histoire de Clémentine, d'Auguste et de Gaétan, entre le printemps 1884 et l'été 1906, à Royat en Auvergne et un peu plus loin, dans le vaste monde. 

Tout commence lors de la rencontre entre Auguste Roussel, tout jeune ingénieur des Mines, et Gaétan Narcat, jeune adolescent, un peu rêveur, un peu fonceur, qui rêve de trouver sous les ruines d'un vieux château, le trésor oublié par son ancien propriétaire aristocrate lors de sa fuite au moment de la Révolution. Sauf que l'aventure tourne mal, Gaétan et son ami Samson se retrouvent ensevelis sous les décombres et il faudra la patience et l'énergie d'Auguste et de son équipe pour les en sortir, lui, Gaétan, vivant mais estropié, Samson, mort étouffé. Une rencontre qui débouche de suite sur une belle amitié entre le jeune ingénieur et l'adolescent mais provoque la haine et un fort désir de vengeance chez Armand, frère cadet de Samson.

Alors quand, lors de la réception organisée pour la remise de la Croix de la Légion d'Honneur à Auguste pour cet acte de bravoure, ce dernier fait la connaissance de Clémentine Bouchet, fille de confiseurs réputés à Royat, que tous les deux tombent fous amoureux l'un de l'autre, c'est tout naturellement que Gaétan sera invité aux fiançailles, puis au mariage, et deviendra ensuite le parrain du flls d'Auguste et Clémentine, Antoine.

Cette belle histoire pourrait se suffire ainsi à elle-même. On suivrait alors le quotidien des trois protagonistes avec plaisir mais de façon plutôt monotone et, sans doute, serait-on heureux pour eux trois mais sans plus. Tout s'arrêterait là. Or il n'en est rien. Car le talent d'écriture, l'imagination et le style de Gérard Georges sont omniprésents et dominent, tout au long de ce roman. 

Dès les premières pages, on se laisse prendre par le suspense lié au sauvetage de Gaétan. Puis quand Auguste rencontre Clémentine, ce sont les prémices de leur union future qui nous captivent. Et ainsi de suite, quand Clémentine, en digne fille de confiseur, décide de créer et d'ouvrir, dans un moulin acheté dans ce but, son propre atelier de confection de chocolat proposés à la vente dans une charmante boutique associée à un salon de thé littéraire, en hommage à cette chère Marquise de Sévigné. Quand ce moulin-chocolaterie, victime de son succès, se met à grandir, à prospérer au -delà des "frontières" auvergnates et nationales. Quand Gaétan amoureux échaudé de la jolie serveuse, Aurore, part pour la Côte d'Ivoire en sa qualité de contremaître pour y repérer et acheter les meilleurs cacaos utiles à la renommée de la chocolaterie. Quand Gaétan encore échappe de justesse, et à plusieurs reprises, à la vengeance d'Armand. Quand Clémentine et Auguste rencontrent Edmond Rostand et son épouse Rosemonde Gérard à Clermont-Ferrand. Quand... Quand... Quand... La liste est longue et je ne vais certes pas vous l'énumérer et dévoiler toute l'histoire au risque de vous priver de cette belle lecture!

Non, je me contenterai de vous dire que ce roman s'aborde comme une douceur, un bonbon que l'on suçote d'abord doucement avant de le croquer à pleines dents pour mieux en apprécier les saveurs acidulées et fruitées. Je vous dirai aussi que ce roman se déguste ensuite comme un délicieux chocolat que l'on garde en bouche, le plus longtemps possible, même quand il a complètement fondu, pour en conserver encore toute la densité et l'authenticité, tout le plaisir d'avoir goûté et dégusté cette saveur unique, celle du bonheur!

Ce roman est bon. Du début à la fin. Il nous apporte un sentiment de paix, de joie de vivre et de sérénité très appréciable. Il s'inspire d'une histoire vraie, l'auteur nous le dit en préambule. Mais le talent d'écrivain, indéniable, de Gérard Georges fait le reste pour nous offrir cette merveilleuse douceur... à consommer sans modération!

 

 

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