Le promeneur d'Alep
Difficile de trouver les mots pour parler de cette lecture du "Promeneur d'Alep" de Niroz Malek, paru chez Le Serpent à plumes.
Difficile parce que ce témoignage bouleverse bien sûr, mais aussi heurte, nous fait voir des choses qu'on soupçonne mais qui, sous les mots de l'écrivain, deviennent bien réelles et nous touchent d'autant.
Ce "promeneur d'Alep", c'est lui, Niroz Malek, écrivain qui, malgré les demandes (les prières?) incessantes de sa famille, a décidé de rester dans sa ville, Alep, en dépit du danger quotidien, des coups de feu, isolés ou commandés, des maisons qui s'effondrent,des quartiers qui disparaissent, pour témoigner justement, apporter sa voix à ce drame dont les médias nous parlent, nous montrent quelques images avant de passer à autre chose.
Cette lecture m'a vraiment bouleversée parce que, bien sûr, je n'ai pas réussi à m'empêcher de penser aux personnes que j'accueille aux cours de FLE, syriennes d'Alep, pour la plupart, et qui m'ont dit, avec leurs mots hésitants, cette horreur, ce drame humain de fuir en laissant sur place des parents, une famille qui n'a pas eu la possibilité ou l'envie de partir, sachant bien tout ce que cela suppose en termes de déracinement, de dangers autres, d'adaptation, d'intégration et de larmes.
Mais cette lecture m'a aussi émue par la poésie qu'elle nous offre en partage, comme un merveilleux cadeau. Quand la plus petite chose, à laquelle nous ne prêtons jamais attention, devient infiniment précieuse parce que là, présente, et peut-être disparue dans l'instant suivant.
Cette lecture m'a bouleversée et j'espère vraiment qu'elle vous touchera également. Ce témoignage est unique. Lisez-le. C'est tout ce que je peux vous inviter à faire...
Ouvrage sélectionné pour le 5e Prix littéraire de notre médiathèque La Passerelle.