Sur le fil

Publié le par Martine

Sur le fil

Sur le fil de ce dernier jour de 2016?

Sur le fil pour cette dernière chronique de décembre?

Ou Sur le fil avec Lina, l'écuyère trapéziste de cirque qui attend son jugement dans une cellule de la prison de Nancy?

Un peu de tout ça à la fois pour moi aujourd'hui. 

Parce que j'ai lu ce roman fin août; que, comme d'habitude avec Elise Fischer, j'ai beaucoup apprécié cette lecture; que, je ne sais pour quelle raison, je ne vous en a pas parlé plus tôt; et parce que je m'en voudrais trop de ne pas le faire avant que cette année ne tire sa révérence.

Lina, donc. Et son histoire "Sur le fil" contée par Elise Fischer aux éditions des Presses de la Cité dans leur collection Terres de France.

En cette année 1960, Lina est enfermée à la prison de Nancy où elle attend que son procès ait lieu et que son jugement soit rendu. Innocente ou coupable de la mort de son mari? Celui qu'elle n'appelle que "il" et dont on devine peu à peu qu'il était un drôle de type. On, et elle, ne le sait pas encore et, dans cette attente, dans ce doute qui subsiste, Lina vit au rythme des visites que lui rend Soeur Marie-Bernadette, qui parvient à la mettre doucement en confiance et à qui elle commence petit à petit à narrer ce que fut sa vie jusqu'à ce jour fatidique. 

Retour en 1916, en Italie, pas très loin d'Orvieto en Ombrie, Graziella a six ans et, sa main dans celle de son oncle Giorgio, elle s'apprête à rencontrer sa grand-mère maternelle qui, de plus ou moins bon gré, a finalement accepté de l'accueillir dans la propriété familiale après le décès de sa fille et mère de la fillette. 

Les souvenirs remontent. Les belles années italiennes malgré l'absence cruelle de sa mère, la présence rassurante de Giorgio et de Donatella, employée au service de sa grand-mère, la fuite vers la France, l'accident, l'accueil dans un cirque, ses premiers succès d'écuyère sous son nouveau nom de Lina, ses premiers pas de trapéziste au côté de Pedro, la rencontre avec Martin, danseur, son grand amour, les années de guerre, l'Occupation, la disparition de Martin, juif allemand. Puis, René... Beau parleur, fourbe, fainéant, l'humiliation et le poing faciles. René qui, sous des manières attentionnées, lui passe la corde au cou, littéralement et physiquement.

Et pendant que Lina raconte, les mois passent. Elle rencontre son avocat, Maître Pierre de Saint-Alban, chargé de la défendre, malgré elle, malgré sa résignation, coupable dans sa tête de s'être réjouie de cette fuite de gaz qu'elle n'a pas stoppée avant de partir au marché tandis que René, "il", dormait, avachi sur la table de la cuisine, cuvant une énième soûlerie...

Le procès approche. Son verdict va être rendu. Quel sera-t-il? Sachant que la peine de mort est encore loin d'avoir été abolie en France en cette année 1960.

Comment aurais-je pu passer à côté d'une telle histoire? Tout ce que j'aime en littérature est présent dans ce roman. L'Italie, un fabuleux destin de femme, une tension palpable et difficilement soutenable par moments, de beaux sentiments, des émotions, douces et/ou fortes, du rythme, le tout porté par une écriture magnifique, toute en sensations, perceptions, silences, et cris hurlés à s'en rendre sourd mais jamais entendus car jamais émis.

Et cette couverture? N'est-elle pas superbe?

Un récit de toute beauté, un roman passionnant, une écriture puissante, il eut été vraiment dommage de ne pas le partager. Voilà qui est fait!...

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P
J'ai déjà lu cette auteure, mais je ne connais pas ce titre.<br /> Je dois encore en avoir dans ma PAL.<br /> Bon réveillon et tous mes vœux pour 2017.
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M
C'est son dernier. Rien que de très bons romans avec Elise Fischer! Jamais déçue! <br /> Bon réveillon à toi aussi! Merci Philippe, et tous mes voeux pour 2017!
E
je n'ai jamais lu cette auteure, tu donnes envie d'y remédier! Bon passage à 2017!
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M
A découvrir en 2017! :-) Merci pour tout, chère Eimelle! Belle soirée à toi!