L'art de la controverse

Publié le par Martine

L'art de la controverse

Deuxième lecture pour le challenge Coréen de PatiVore lue en lien avec le salon du livre de Paris, Livre Paris. "L'art de la controverse" est le titre de la première des six nouvelles qui composent ce recueil de Park Hyoung-su, paru chez L'Asiathèque littérature.

L'art de la controverse, c'est l'art et la manière, dans une conversation, d'avoir le dernier mot. On ne cherche pas à convaincre la ou les personnes à qui on s'adresse mais bel et bien à les vaincre, à gagner. Ce n'est pas si évident, il suffit d'un rien pour dévier la conversation. Un regard, une attitude, un geste, un mot échangé au bon moment et tout est dit. Cet art, le personnage central de cette nouvelle l'a appris de son père, qui lui-même le tenait de son père... Et il y excelle. Jusqu'au jour où il trouve plus fort que lui...

Dans "Lapins mode d'emploi", la deuxième nouvelle, un couple de quinquas adopte un couple de lapins comme animaux de compagnie. Si la femme se prend d'une affection folle pour ces deux lapins, son mari reste plus distant et prend même ombrage de cette passion quasi exclusive. Lorsque, mystérieusement, les lapins meurent, c'est le drame. Le temps de la suspicion et des questionnements commence...

"Par ici, par là", la troisième, nous fait rencontrer Yang, brave paysan qui, pour aller à son champ, suit toujours le même chemin. Immuablement. Sauf qu'un jour il lui prend l'idée de changer de route. Et c'est la tempête qui survient...

"Krabi", titre de la quatrième nouvelle, est le nom de la station touristique thaïlandaise où le narrateur a vécu une jeunesse heureuse avec sa mère. Installé en Corée, il rencontre une jeune femme, s'en éprend et n'a plus qu'une idée en tête: lui faire découvrir "sa" Krabi. Mais est-ce bien raisonnable?

"Le chauffeur et l'économiste" se déroule dans le taxi qu'a emprunté un éminent économiste pour se rendre à un important congrès. Une course banale en somme. Sauf que son chauffeur a le cœur lourd aujourd'hui et n'en peut plus de tous les drames et malheurs qui s'abattent sur lui sans interruption. Alors il s'épanche un peu, beaucoup...

Enfin la dernière nouvelle "Menace sur le territoire" se passe dans un train où un voyageur solitaire a bien du mal à faire respecter sa place, à ne pas se laisser envahir par des compagnons de route un peu trop bruyants et intrusifs. Mais ce n'est pas gagné!

J'ai lu ce recueil par à-coups. Emballée par la première nouvelle au titre éponyme qui nous montre toute la subtilité et l'ironie d'une situation volontairement créée, j'ai un peu déchanté avec la deuxième plus évidente même si on sent bien que l'auteur joue avec les mots, cherche à nous distraire pour mieux nous amener là où il veut, à sa fin, à sa chute. Mais ça n'a pas vraiment fonctionné avec moi.

De ce fait j'ai abandonné cette lecture et ne l'ai repris qu'en ce début de semaine dernière quand m'est venue l'idée de participer ainsi, de loin, au salon du livre de Paris. Alors j'ai lu les quatre nouvelles restantes au rythme d'une par jour. Avec plus ou moins de bonheur, de surprise et de plaisir. Appréciant plus particulièrement, outre "L'art de la controverse", "Par ici, par là" et "Menace sur le territoire", la première pour le délire dans lequel l'auteur nous entraîne à la suite de Yang, la seconde pour le sentiment de compassion mêlé à un peu d'agacement ressenti envers ce et ces voyageurs.

L'art de la controverse
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