Il pleuvait des oiseaux

Publié le par Martine

Il pleuvait des oiseaux

Quand la proposition de lecture commune de ce roman de Jocelyne Saucier a été lancée sur FB cet été, je n'avais encore jamais lu cet auteur et, venant de m'inscrire à Québec en novembre, je me suis dit que c'était l'occasion ou jamais. J'ai donc emprunté ce roman paru chez Denoël à ma médiathèque et me suis mise à lire...

Tout d'abord j'avoue que j'ai eu du mal à entrer dans cette histoire, à en comprendre le sens. Et cela m'a d'autant plus contrariée que sur FB les avis des unes et des autres étaient vraiment enthousiastes. Alors, même si je connais (et mets en pratique) ce droit du lecteur qui consiste à refermer un roman avec lequel on n'accroche pas, je me suis obstinée, au moins pour quelques chapitres supplémentaires, me suis-je dit, et surtout pour la beauté des paysages décrits, cette grande forêt québécoise de la région de Temiscamingue, ravagée par de terribles incendies au début du 20e siècle. Et j'ai bien fait!

Car ce qui me dérangeait au début de cette lecture s'est avéré la qualité principale de ce roman, en plus de la qualité d'écriture, de la sensibilité, de la délicatesse, de la tendresse, des émotions et de la poésie que démontre l'auteur tout au long de ces quelque 200 pages.

Photojournaliste au Hérald Tribune, une jeune femme part dans ces forêts du Temiscamingue à la recherche de trois hommes qui s'y sont retirés, coupés du monde, pour vivre au seul contact de cette nature, comme des ermites. De fait, désormais âgés, ils ne sont plus que deux, Charly et Tom, à vivre ainsi, attendant paisiblement et sereinement leur mort, inéluctable. Ted, le troisième homme, serait déjà passé de vie à trépas. Serait...

Ayant accepté d'aider la photographe dans son reportage, le petit univers ainsi reconstitué de Tom et Charly prend une nouvelle tournure le jour où ils trouvent devant la porte de leur cabane Marie-Desneige, octogénaire comme eux, tout juste échappée de sa maison de retraite et fermement décidée à ne pas y retourner.

Tout ce petit monde, auquel vont encore venir se greffer deux autres hommes, plus jeunes, en quête également de liberté et de paix, va devoir apprendre à vivre ensemble, chacun avec son caractère et sa personnalité bien affirmée, dans un profond respect.

Outre la magnifique écriture de Jocelyne Saucier, ce que j'ai apprécié le plus dans ce roman, c'est sa construction, assez inhabituelle. Une construction littéraire qui m'a gênée, au point de presque me faire abandonner cette lecture, et qui au final ne pouvait que convenir pour ce roman. Chaque chapitre en effet ne concerne qu'un, ou deux, des protagonistes, et constitue à lui-seul une histoire, courte certes mais une histoire. De ce fait, au départ, j'ai eu du mal à cerner où voulait en venir l'auteur. Et puis, moi qui suis adepte de nouvelles, j'ai envisagé ce roman comme un recueil, rassemblé par cette forêt, par cette exigence de vie, par cette sérénité qui s'en dégage, par cette liberté qui s'y impose.

Une très belle lecture. Vraiment. Qu'il m'aurait fortement déçue de ne pas apprécier.

Il pleuvait des oiseaux
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E
Je n'ai toujours pas découvert ce petit bijou, je retiens cependant de persister si je n'accroche pas au début.
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M
Et tu feras bien! On ne peut qu'être ému par ce roman. Merci Emma!
Y
J'en garde un excellent souvenir... un livre qui réconcilie presque avec le temps qui passe :-)
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M
Voilà! C'est exactement ça! Merci Laurence!
E
c'est beau quand un livre renverse la première impression ;-) moi je suis rentrée dedans tout de suite et j'ai vraiment aimé l'ambiance et les personnages!
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M
J'ai vu ton avis, oui! :-) Mais c'est vrai aussi que ce style a de quoi dérouter... Merci Enna
A
Tu as bien fait de persévérer.
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M
Tout à fait! Une réussite finalement! Merci Alex
L
Comme toi, j'ai eu du mal à entrer dans le roman mais malheureusement, cela s'est poursuivi... Rahhh ! <br /> Il faut encore que je rédige mon avis d'ailleurs.
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M
Oh! Quel dommage! C'est vrai aussi que le style est particulier et surprenant! Merci Lili