Et ils oublieront la colère

Publié le par Martine

Et ils oublieront la colère

Je vous ai un peu appâté avec cette lecture commencée lundi soir en vous en parlant pour le rendez-vous de Sophie "Le Mardi sur son 31" mais je me suis vraiment prise au jeu, m'appâtant moi-même, au point d'avoir du mal à décrocher de ce récit tellement il est passionnant.

Petit rappel des faits : Août 1944, Marianne Marceau court pour échapper à ses poursuivants qui veulent la tondre pour fait de collaboration à l'horizontale avec l'occupant nazi. Août 2015, le capitaine de gendarmerie Garance Calderon est appelée sur le meurtre, par balle, du nouveau propriétaire d'une des trois fermes Marceau, le professeur d'histoire Mehdi Azem, sur le lieu même où résidait Marianne 70 ans plus tôt.

Sur ce postulat de base, Elsa Marpeau nous livre alors un roman passionnant, pour le compte de la Série Noire des éditions Gallimard, mêlant habilement passé honteux, présent tortueux et ce qui a construit la personnalité de la capitaine de gendarmerie.

En effet très vite Garance trouve un lien, ténu certes, mais un lien essentiel qui va la conduire de l'histoire de Marianne, celle des femmes tondues, non seulement pendant la deuxième guerre mondiale mais aussi à chaque guerre vécue au cours de l'Histoire, sujet sur lequel se renseignait le professeur abattu, à la résolution du meurtre sur lequel elle enquête. Un lien, un fil, en lequel son supérieur hiérarchique ne croit pas. Mais qu'elle s'obstine à suivre, à dérouler jusqu'à ce qu'éclate la terrible vérité.

Mais pour atteindre cet objectif, la jeune femme va également être amenée à se confronter à sa propre histoire de petite fille élevée par ses grands-parents car sa mère, qui vit de prostitution, ne le peut pas, au souvenir qu'elle a de l'identification du corps de sa mère, suicidée par noyade, qu'elle a effectuée seule et surtout au regard de son cher grand-père qui retrouvait en elle le reflet de sa propre fille et n'a pas pas pu le lui pardonner.

Cette histoire, réellement très bien écrite, aborde un sujet encore sensible aujourd'hui alors que des guerres font encore tellement de ravages de part et d'autre du monde. Mais elle dénote aussi une certaine sensibilité qui surprend dans un récit qualifié de "noir". Certes de la noirceur, il y a, et pas qu'un peu. Mais on y trouve aussi des émotions, une sensibilité (je ne trouve pas d'autre mot) qui lui confère toute sa qualité littéraire.

Une première découverte pour moi qui s'avère vraiment réussie.

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P
Je vais essayer de retenir ce titre car je crois qu'il en vaut la peine...
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M
Je t'en recommande la lecture en effet! Epoustouflant! Bonne journée, Philippe!