Un dimanche de bonnes nouvelles

Publié le par Martine

Un dimanche de bonnes nouvelles

Dimanche de repos pour moi hier et bien sûr dimanche de lecture! C'est ce que je me suis offert avec un mini recueil de deux nouvelles de Frédérique Trigodet "Pour le pire" paru chez Ska éditeur et deux nouvelles d'Olivier Martinelli "L'ombre des années sereines" et de Julien Martin "Appel illimité" parus dans la collection Béton armé de Zinc éditions.

De Frédérique Trigodet, j'avais déjà lu "Les autres, ça me tue!", "Dix blondes pour une brune" et "Même si tu revenais", toujours des nouvelles et toutes parues chez Ska éditeur dans la collection Noire Soeur. J'étais donc en "terrain connu" et je me doutais que j'allais passer un bon moment avec ce mini recueil "Pour le pire". Et c'est bien ce qui s'est produit!

La première de ces nouvelles "Mauvais numéro" nous met en présence d'Irène, femme au foyer contrainte depuis qu'elle est au chômage, sur qui son mari Philippe fait peser tout le poids de cette situation au-delà du supportable. Alors pour s'en échapper, Irène joue. Tous les jours. Au PMU de sa petite ville. Oh! Pas grand-chose! Mais suffisamment pour lui permettre d'espérer remporter le gros lot. Mais dans quelles limites?

Une femme encore est le personnage principal de la seconde nouvelle "En eaux troubles". Cette fois-ci, le cadre est l'autoroute sur laquelle cette femme roule jusqu'à l'épuisement. Elle fuit. Quoi? On ne le sait qu'à la fin, qu'à la chute finale, et quelle chute! Impressionnante! Mais c'est toute sa pensée, tout son cheminement que l'auteur met en exergue. Avec un talent prodigieux.

Encore une fois, avec ce recueil, Frédérique Trigodet se démarque. Sa maîtrise de ce genre littéraire à part entière est indiscutable. D'une situation somme toute banale, l'auteur fait monter la tension peu à peu. Le rythme s'accélère progressivement et on se laisse prendre au jeu inévitablement, happé qu'on est par ces récits ô combien diaboliques aux finals éblouissants. Du bel oeuvre!

Autres genres mais talents également évidents avec ces deux nouvelles publiées par Zinc éditions. J'aime beaucoup cette petite maison qui s'attache à publier des textes dans des formats artisanaux toujours originaux. C'est le cas encore avec cette collection Béton armé où la ville tient un rôle essentiel. Ces livres se présentent sous une jaquette grise cartonnée, adaptée aux dimensions spéciales (10x20) de ces ouvrages à la couverture blanche anonyme. Des petits livres à glisser facilement dans son sac ou dans une enveloppe si on veut les offrir!

Dans la première "L'ombre des années sereines", Olivier Martinelli rend un bel hommage à son père et à ses années de guerre, par la voix de Gabriel. Ce jeune homme souhaite en effet garder une trace écrite des actes de bravoure commis par son père pour défendre sa ville au moment de sa naissance et, si sa mère refuse d'évoquer cette période trouble et difficile, son père à présent âgé retrouve toute la tension de ces journées, nuits de terreur et les mots qu'il faut pour en parler.

Un récit fort, brutal, où se mêle le courage, les doutes, la peur et par-dessus tout cette volonté de ne pas se laisser piétiner. Une écriture là encore parfaitement maîtrisée où les émotions diverses le disputent à l'élégance du style.

La ville aussi pour la nouvelle "Appel illimité" de Julien Martin. La ville perçue comme un labyrinthe à la suite de cet homme qui court d'une cabine téléphonique à une autre pour appeler une femme, M, qui refuse de lui répondre et avec qui un autre homme, G, interdit de communiquer. Un vrai labyrinthe, aussi confus que les pensées de ce coureur, ou autre chose?

Cette fois, même si le récit se veut sombre, pessimiste, et mené au pas de course, c'est l'humour qui prime, et en particulier la dérision de la chute, tellement inattendue et pourtant si prévisible avec du recul. Je ne vous en dirai rien, bien sûr, préférant vous laisser le plaisir de la découverte. Mais sachez seulement que, là aussi, Julien Martin démontre une belle qualité d'écriture, un art de la nouvelle très maîtrisé et un sens du rythme juste et finement conduit.

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B
Je vois que tu continues à toujours te régaler de lectures. Très bonne continuation Martine et à très vite.<br /> Je t'embrasse encore très fort.<br /> Bernadette.
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M
Je te le confirme! Merci Bernadette! Gros bisous
A
Tu arriverais presque à me convaincre de lire des nouvelles.
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E
Il faut lire des nouvelles, c'est bon pour la santé ! C'est plein de vitamines, de fer et d'oligo-éléments et ça agit plus vite que le roman qui propose un traitement plus long. :D
M
J'y arriverai! J'y arriverai!!! ;-)