Le défilé des vanités
Quand Martine Pouelzoc décide de quitter sa Bretagne natale et sa petite ville de Plougasnou, ce n'est pas pour aller s'installer dans une ville plus importante de sa belle région. Non. Quand Martine Pouelzoc décide de quitter sa Bretagne natale, c'est pour aller à Paris, capitale de la mode, et vivre au plus près de ce milieu qui la fascine. Entrée comme stagiaire au sein du magazine très connu "Luxe Addict", elle ne va pas hésiter à tout mettre en oeuvre pour y trouver sa place, tout au moins celle qu'elle estime être la sienne. Dut-elle pour cela bousculer les habitudes instaurées à la rédaction, renier ses origines provinciales et même transformer son prénom puis son nom.
Devenue Marine de Rubempré, la jeune femme se sent pousser des ailes pour accéder aux plus hautes marches du succès, n'hésitant pas à renverser et piétiner ceux ou celles qui se mettront volontairement ou non au travers de sa route, ses dents longues et affûtées rayant à plaisir tous les parquets qu'elle arpente sans jamais être rassasiée.
Quand j'ai reçu ce roman de la part des éditions Points, j'ai de suite su qu'il allait me plaire. J'avais déjà lu (et vu au cinéma, revu à la télé) "Le Diable s'habille en Prada" et la quatrième de couverture me promettait une lecture assez semblable version parisienne. Et la promesse a été tenue et bien mieux encore. Car dans ce "Défilé des vanités" non seulement l'auteur Cécile Sépulchre nous dresse le portrait d'une jeune femme prête à tout, y compris à commettre le pire, pour trouver sa place dans ce monde très fermé de la haute-couture et du journalisme dédié. Mais aussi l'auteur nous offre toute une galerie de seconds rôles savoureux, justes et ressemblant de très près, de trop près? à des personnes connues ou qu'on croit reconnaître. Et je ne parle pas de tout ce qu'on apprend, grâce à cette lecture, sur une rédaction spécialisée, ce qu'elle donne à voir et tout ce qu'elle cache.
Il faut dire aussi qu'en tant qu'ex-rédactrice en chef d'un magazine consacré, Cécile Sépulchre sait de quoi elle parle et maîtrise parfaitement son sujet.
L'écriture est très agréable, alerte, vive, drôle, enjouée et sonne vrai. A nous, lectrices (sans émettre de préjugés, je pense que ce roman intéressera majoritairement les lectrices!) la porte ouverte sur cet univers impitoyable où la perfidie s'unit à la sournoiserie, où l'attrait des paillettes revêt la plus haute importance, où tout ce qui brille n'est, à juste titre, pas forcément d'or, et où l'humour omniprésent permet de relativiser, de reprendre son souffle parfois et d'en sourire, même si c'est un sourire à dominante jaune!