Le silence des oiseaux

Je connaissais Dorothée Piatek à travers ses magnifiques albums littéraires pour la jeunesse, je la découvre en roman avec ce "Silence des oiseaux" paru au Seuil et j'en suis scotchée!

Orphelin, Marcel, 12 ans, est condamné au bagne de Belle-Ïle pour avoir volé un morceau de lard et s'être battu avec le fils aîné de sa famille d'accueil. Je vous laisse imaginer ce que cela signifie en termes d'humiliations, de conditions de vie inhumaines, de coups, d'enfermements injustifiés répétés... Si bien que quatre ans plus tard, alors qu'il ne peut achever sa peine qu'à l'âge de 21 ans, Marcel n'est déjà plus que l'ombre de lui-même. Et la petite lueur d'espoir qui lui permettait de tenir le coup vacille de plus en plus. Pourra-t-il alors aller au bout de son calvaire sachant qu'aucune possibilité de fuite n'existe?

Dès les premières pages, ce roman nous happe. Je l'ai commencé hier soir et je n'ai pas pu le lâcher avant de l'avoir terminé. Et quand je dis "lâcher", je m'avance beaucoup tellement cette lecture, qui met à jour l'existence des bagnes pour enfants (et notamment celui-ci qui, entre 1880 et 1977, accueillit des centaines d'enfants), se révèle révoltante, atroce et ô combien nécessaire!

Comme c'est ma plus récente lecture (et pour cause), je vous en offre un extrait Page 31 pour le Mardi de Sophie:

"- Silence! C'est la dernière fois que je le dis, avait crié le juge.

- L'enfant Marcel Courtier, avait repris l'avocat, a besoin de règles, d'un cadre, d'une structure stricte dans laquelle il sera guidé et remis sur le droit chemin. Il doit être formé à un bon métier. Seul, l'éloignement lui sera bénéfique."

Et quel éloignement! Édifiant!...